Agriculture (ancien)

Wohlfahrtia magnifica : ouvrir l'œil

Haute-Vienne
Julien Bonnet
Avec les beaux jours, la mouche à myiases Wohlfahrtia magnifica va être de retour. Il est d'ores et déjà conseillé d'être attentif et de mettre en place des moyens de prévention.

« On devrait observer la mouche à myiases Wohlfahrtia magnifica de mai à octobre, sur la même zone géographique que l'an dernier », indique en introduction Julien Bonnet, chargé du suivi de ce parasite à la CDAAS.

En 2020, seules trois communes de plus avaient été concernées par l'arrivée de cette mouche. Cette faible évolution pourrait signifier que la zone concernée par l'élevage de moutons serait la plus impactée et que, même si les bovins sont touchés par Wohlfahrtia quand ils sont sur un secteur infesté, leur seule présence ne suffirait pas à permettre la dissémination de cet insecte. Elle pourrait également signifier que la politique de prévention et la lutte déployées pour faire baisser la pression portent leurs fruits. C'est pour cette raison qu'aujourd'hui la vigilance doit être de mise car « on entre dans la période d'activité de la mouche », souligne Julien Bonnet.

Points d'attention

Une vigilance des facteurs de risques est donc à nouveau requise. Les pieds doivent être les plus sains possibles. Pour cela, prévenir les problèmes de pieds est nécessaire : surveillance du piétin, brebis passées au pédiluve, parage préventif, etc. « Quand il y a peu de lésions sur les pieds, le terrain est moins favorable aux attaques de Wohlfahrtia qui apprécie les zones suintantes ou les plaies », souligne Julien Bonnet.

Il faudra également être attentif aux plaies occasionnées lors de la tonte. Attention aussi aux écoulements des muqueuses vaginales. « La vulve est une zone sensible. Pour la protéger et limiter le risque, de plus en plus d'éleveurs optent pour une coupe mi-longue de la queue, ce qui me semble une bonne protection contre les myiases vulvaires », suggère-t-il. Enfin, il faudra redoubler de vigilance lors du retrait des éponges.

Ces points de prévention se doublent de la mise en place d'un traitement quand l'élevage est impacté. « Dès les premières attaques de mouches à myiases, il ne faut pas hésiter à contacter son vétérinaire y compris dans le cas de Lucilia sericata car certains traitements sont mixtes », ajoute Julien Bonnet.

Les animaux touchés devront, lorsque c'est possible, être rentrés en bergerie afin de les soigner. Ceci réduira également l'ensemencement des prairies quand les asticots tombent. « Il faut agir très vite pour éviter d'être submergé. Le vétérinaire est vraiment la personne la plus à même de proposer un protocole adapté », insiste-t-il.

La recherche continue

Les essais destinés à identifier de nouveaux moyens de lutte contre cette mouche à myiases se poursuivent. Ils concernent l'emploi d'un pédiluve sec - qui doit absorber l'humidité des pieds - combiné à des répulsifs naturels. Les essais se poursuivent aussi sur la mise au point de sticks à base d'huiles essentielles. « Les deux solutions seront associées pour voir si leurs effets se cumulent », ajoute Julien Bonnet.

Enfin, afin de surveiller l'évolution de la mouche à myiases Wohlfahrtia magnifica d'un point de vue épidémiologique sur le territoire, les éleveurs qui se situent en "zones blanches" (voir carte ci-dessous) sont invités à recueillir des asticots sur les brebis infestées et à les envoyer à la CDAAS. Une fois qu'il les a réceptionnés, Julien Bonnet réalise une "diagnose" : il identifie la larve et voit si oui ou non il s'agit d'une larve à Wohlfahrtia.

La manipulation n'est pas difficile à réaliser*. Il suffit de prélever un ou deux asticots, de les envelopper dans un morceau d'essuie-tout humidifié avant de les placer dans un contenant. L'échantillon peut se conserver au frigo avant d'être envoyé à la CDAAS. L'analyse, gratuite, est l'une des missions du Groupement de défense sanitaire et s'inscrit dans l'observatoire Wohlfahrtia mis en place par Aurore Raffier, vétérinaire conseil.

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