" Ils sont les représentants de tous les journalistes qui défendent cet idéal dans un monde où la démocratie et la liberté de la presse sont confrontées à des conditions de plus en plus défavorables ", a affirmé la présidente du comité Nobel, Berit Reiss-Andersen, au moment de décerner le prix Nobel de la paix à Maria Ressa et à Dmitri Mouratov. La Philippine et le Russe ont été récompensés pour " leur combat courageux pour la liberté d'expression ". La première a créé la plate-forme numérique de journalisme d'investigation Rappler qui a dénoncé, entre autres, la campagne antidrogue meurtrière du président philippin Duterte, tandis que le second est l'un des fondateurs et rédacteur en chef du journal Novaïa Gazeta, l'une des rares publications indépendantes de Russie dont six - six ! - journalistes ont été assassinés. Un prix Nobel qui récompense la liberté d'information, c'est une première et ça doit nous réjouir. Trop souvent, ici, on entend les uns et les autres se plaindre des médias, ces grands méchants loups qui seraient si souvent à l'origine de tous nos maux, c'est ce qui se dit autant en agriculture que chez les anti-vaccins en passant par les politiques qui sont les premiers à les dénoncer tout en passant leur temps à vouloir être dans ces médias. On oublie bien volontiers que notre pays offre une palette médiatique si large qu'elle ferait pâlir d'envie bien des pays. Comme la Russie ou les Philippines. Oui, il y a des femmes et des hommes admirables qui s'attachent partout, au péril de leur vie et de celle de leur famille, à défendre la liberté d'expression et la liberté de la presse, parce que la fraternité, l'humanité ne se construisent pas sans la vérité des faits. Et uniquement des faits. Comme l'a si bien dit Maria Ressa : " Un monde sans faits signifie un monde sans vérité et sans confiance. " Une belle leçon pour nous tous.
Publié le 15/10/2021
Mis à jour le 15/10/2021
Liberté d'expression
Lionel Robin