
Réforme territoriale. Après une tentative avortée fin 2016, les élus communautaires ont adopté le 22 juin un pacte de gouvernance qui devrait permettre aux vingt communes de Limoges Métropole de passer en communauté urbaine. Le 27 juin, le conseil municipal de Limoges a validé ce pacte, ainsi qu’un protocole d’accord spécifique entre la ville-centre et l’agglo, mettant fin à plusieurs mois de blocage.
La dérogation pour cause de perte du titre de capitale régionale courait jusqu’à fin 2019. Après cette date, Limoges Métropole, ses vingt communes et ses 208 705 habitants n’aura plus la possibilité de devenir une communauté urbaine (CU), statut réservé aux entités de plus de 250 000 habitants.
Alors que le Grand Poitiers a saisi cette opportunité en septembre 2017 et qu’au sud de la région la communauté d’agglomération Pays basque, née le 1er janvier 2017 de la fusion de dix intercommunalités, revendique 300 000 habitants et se présente comme le second bassin de population de la Nouvelle-Aquitaine, le refus de cette évolution par une majorité des élus de Limoges restait peu compréhensible.
« On a présenté cette opposition comme une querelle de personnes, a regretté Émile-Roger Lombertie, lors d’une conférence de presse conjointe avec Gérard Vandenbroucke, jeudi 21 juin. Jamais cela n’a été une querelle de personne. Nous avons eu des moments d’escarmouche car nous avions deux visions différentes et pas eu l’occasion d’en parler. »
Oubliées les apostrophes à distance dans la presse locale, les remarques acerbes en conseils communautaires et la soirée du 16 novembre 2016, les deux élus se sont longuement serré la main et ont affiché leur entente. Sauf sur un point : n’était-il pas possible de passer plus tôt en communauté urbaine ?
Ce soir du 16 novembre 2016, 17 des 19 maires de l’agglomération (Chaptelat n’avait pas encore rejoint Limoges Métropole) se présentaient à la mairie de Limoges pour convaincre le maire de revenir sur sa position. Émile-Roger Lombertie avait annoncé que son conseil municipal ne voterait pas le passage en CU. La ville-centre représentant plus des deux-tiers des habitants de l’agglo, elle pouvait et allait bloquer le processus enclenché par Limoges Métropole le 14 septembre 2016. Ce soir-là, le maire refusait même de recevoir la délégation car elle n’était pas composée exclusivement de maires. L’intrus s’appelait alors Gérard Vandenbroucke. Au plus fort de la crise, les élus de la majorité de Limoges n’assistaient même plus aux conseils communautaires...
« Nous avons trouvé un accord, s’est félicité Gérard Vandenbrouck ce 21 juin. On n’a jamais été aussi près, je ne vois pas aujourd’hui ce qui pourrait nous empêcher de passer en CU. On ne peut pas se permettre d’échouer. »
La nouvelle partition était bien écrite et se jouait en plusieurs temps. Le 22 juin d’abord, les élus communautaires ont voté à l’unanimité le pacte de gouvernance (il devra être adopté par chacune des 20 communes). Pierre Coinaud n’a pas pris part au vote. Dans une courte allocution, plutôt nébuleuse, il a précisé qu’il s’en expliquerait lors du conseil municipal de Limoges. « Tu as eu chaud, mais c’est passé », a-t-il lancé à Bruno Genest, faisant référence à son poste de 1er vice-président qu’il estimait devoir échoir à Limoges.
Le maire de Condat-sur-Vienne a peu apprécié la pique et lui a répondu à chaud mais de manière confuse, sous-entendant que Limoges a longtemps conditionné le passage en CU à la récupération de ce poste de premier vice-président.
Gérard Vandenbroucke n’a visiblement pas cédé sur ce point, mais Limoges a obtenu la création de deux postes de vice-président et un poste de secrétaire « qui ne remettront pas en cause l’ordre actuel des vice-présidences », précise le protocole d’accord entre la ville de Limoges et Limoges Métropole. Ce document à part, en sus du pacte de gouvernance, a été adopté par Limoges le 27 juin et par Limoges Métropole le 29.
Le 27 juin donc, en conseil municipal de Limoges, Pierre Coinaud est revenu sur sa non-participation au vote : « L’intercommunalité enlève au maire tous ses pouvoirs sur des sujets importants. » Une assertion sur laquelle rebondissait Guillaume Guérin, 1er adjoint au maire, qui regrettait à son tour que l’intercommunalité « afaiblisse le rôle de ceux qui sont élus au suffrage universel direct au profit de l’exécutif communautaire ». Une vision erronée, car si les conseillers municipaux peuvent être décrits comme des élus de proximité, ne sont élus, en France, au suffrage universel direct, que les députés et le président de la République. Il poursuivait en indiquant que « le projet de l’agglo, c’est celui que les électeurs choisiront lors des municipales en 2020 ».
Malgré cette posture, le 22 juin, Guillaume Guérin avait, après avoir déploré les couacs de Pierre Coinaud et Bruno Genest, salué le passage en communauté urbaine comme « un moment historique et important pour la vie de notre EPCI ».
STÉPHANE MONNET
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