C'est une évidence mais c'est un peu comme se demander d'où vient l'eau du robinet, ce n'est pas inutile de la rappeler : l'eau est une préoccupation majeure dans le monde entier. Sécheresse, inondation, pollution accès à l'eau potable. Tous les pays, quel que soit le continent, sont confrontés à ces problématiques. Dans le cadre du colloque Lab'Eau, la coopération internationale a donc été abordée à travers la Gire (Gestion intégrée des ressources en eau). Des représentants de plusieurs pays sont ainsi venus témoigner de leurs propres expériences et de la manière dont ils s'étaient inspirés de la loi de 1964 et de la création des Agences de l'eau.
Maroc, Brésil, Kirghizistan était au menu de ces discussions sur l'international. Mohamed Abdellah Ezzaouini a évoqué la région de Tanger, au nord du Maroc. Le directeur du bassin du Loukkos a d'abord dressé un constat alarmant, à savoir une baisse de la ressource en eau, des besoins en eau potable et en irrigation en hausse constante, avec des risques de pollution élevés. Cette agence a pris le taureau par les cornes et envisage des aménagements de 7 grands barrages, d'une cinquantaine de petits barrages pour optimiser l'offre tout en gérant mieux la demande avec une modernisation des canalisations et des systèmes d'irrigation, par exemple.
Le consortium et l'agence autour du fleuve Piracicaba, dans la région de São Paulo font partie des organismes dont l'Agence de l'eau Loire-Bretagne est partenaires. Deux représentants de cette région du Brésil étaient présents à Limoges. Sergio Razera a ainsi expliqué que « pour nous, l'Agence de l'eau a servi de modèle, nous l'avons adopté et adapté à nos réalités ». En particulier, la fameuse redevance qui permet à ces structures d'avoir un budget propre, ce qu'a confirmé Francisco Lahoz : « Nous avons l'obligation d'avoir un niveau de redevance compatible avec la pérennité de la gestion de l'eau. »
Le Kirghizistan a tenté de transposer le modèle français avec une gestion par bassin dès 2005 mais « c'était trop tôt », reconnaît Bakyt Makhmutou, le conseiller politique eau. « Nous avons encore du chemin à faire pour comprendre la gestion par bassin », admet-il. Le travail de coopération se poursuit donc.