Agriculture

Impliquer tous les acteurs du terrain

Nouvelle Aquitaine / Haute-Vienne
Christian Lafarge
Christian Lafarge, élu président lors de la dernière assemblée générale, évoque les grandes lignes du projet que porte sa liste.

La Fédération départementale des chasseurs de Haute-Vienne s'est réunie en assemblée générale le samedi 2 avril. Ce rendez-vous statutaire s'est accompagné d'une élection où deux listes se sont affrontées, celle conduite par Christian Groleau, président sortant, et une autre par Christian Lafarge qui avait laissé sa place de président en 2013. Les nouveaux statuts qui régissent les Fédérations de chasse ont changé la donne. Aujourd'hui, "est élue la liste qui a obtenu le plus grand nombre de voix. Tout panachage est interdit", indique l'arrêté du 11 février 2020, article 5, point 39. Ce samedi-là, c'est donc celle portée par Christian Lafarge qui l'a remporté.

"J'ai constitué une liste de quinze personnes, principalement de nouveaux administrateurs ; quatre d'entre eux ont moins de 30 ans dont une jeune femme", annonce Christian Lafarge. "Mon objectif est aujourd'hui d'épauler une nouvelle équipe, de bâtir un projet ensemble et de remettre le territoire qu'est l'ACCA au centre de la gestion du gibier", poursuit-il.

Le nouveau président de la Fédération de la chasse, administrateur depuis 1982 et qui avait occupé ce poste de 1997 à 2013, a l'ambition d'impliquer les acteurs à tous les niveaux. "En plus, nous allons remettre en place l'Association des jeunes chasseurs du département (AJC). C'est important car ce sont les jeunes qui peuvent parler le plus facilement aux jeunes et les intéresser à la chasse", estime-t-il.

Des outils aux ACCA

La gestion de la faune sauvage tient particulièrement à cœur à Christian Lafarge. Il souhaite demain travailler sur des dossiers de façon plus scientifique afin de mieux connaître les espèces et les dommages qui leur sont attribués. "Par exemple, on connaît très mal le renard ainsi que les maladies qu'il est susceptible de véhiculer. Aujourd'hui, il est suspecté d'avoir provoqué la gale dans un élevage d'ovins. Or pour trancher, nous devons faire des prélèvements. Nous allons nous rapprocher pour cela des services de la DDETSPP avec qui nous travaillons déjà sur la tuberculose bovine", explique-t-il.

La gestion du gros gibier suivra la même politique qu'actuellement. "Nous y associerons davantage les forestiers (car les cerfs notamment engendrent d'importants dégâts au sein des plantations) et nous maintiendrons le dialogue avec le monde agricole", tient-il à préciser.

Les ACCA seront quant à elles dotées de tous les outils nécessaires à la mise en place de leur propre gestion afin de réimpliquer les chasseurs au niveau local. "Je souhaite cette année leur donner un outil de plus. Je vais, comme la loi m'y autorise, proposer à la prochaine CDCFS (Commission départementale de la chasse et de la faune sauvage) que les chasseurs puissent intervenir en battue dès le 1er juin en situation de dégâts avérés afin de limiter les pertes sur céréales et/ou maïs en mettant en place une véritable régulation", révèle le président.

Intelligence collective d'abord

Les 15 administrateurs de la Fédération représentent l'ensemble du territoire. "Quatre sont sur l'arrondissement de Bellac, deux sur celui de Rochechouart et neuf sur celui de Limoges. Chacun d'entre eux est responsable d'un secteur avec une à deux unités de gestion. À la Fédération, nous travaillons au sein de différentes commissions. Pour aborder les différentes thématiques, je compte faire appel à des personnes extérieures à la fédération qui apporteront leur expertise afin d'enrichir les débats. Je mise beaucoup sur l'intelligence collective", ajoute Christian Lafarge.

Enfin, la communication est elle aussi essentielle. "On doit se tourner vers le grand public pour capter de nouveaux chasseurs. De nombreuses animations sont prévues sur le site d'Uzurat, d'autres à l'étang de Murat. Je mise beaucoup sur l'AJC qui sera chargée de faire découvrir différentes méthodes de chasse, dont celle avec le chien. " Les dossiers sont nombreux. "Il nous reste beaucoup de travail à faire", conclut le président.

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