Les châsses et les saintes reliques ont été laissées aux fidèles en leur église. Tandis que les gardes, délestées du rigorisme processionnaire et de leur mission protectrice, mais non moins engagées, battent joyeusement leur campagne... en cadence.
En tournée depuis début mai
À La Bazeuge, paroisse native de saint Théobald, la tournée des maisons va bon train depuis début mai, une partie du rituel très attendue des riverains : " On l'organise un peu en amont, en prévenant chaque foyer de la date et de l'heure de notre arrivée. Gare à nous si on oublie quelqu'un ", explique Jean-François Dubaud, galvanisé par l'accueil chaleureux traditionnellement réservé aux " honneurs ". " C'est cette convivialité qu'on a hâte de retrouver tous les sept ans, d'autant que certains membres de la garde, sans oublier nos hôtes, sont de joyeux lurons. Les honneurs sont aussi festifs que propices à la transmission des savoirs aux plus jeunes, très fiers de participer comme les grands ", explique-t-il. Le principe ? Toquer à la porte de chaque foyer, s'y présenter en musique, tirer à la carabine, boire un coup et éventuellement se voir offrir la pièce. Ou l'occasion de rencontrer de nouveaux arrivants, de rendre hommage aux défunts, de jeter un œil curieux aux granges et aux jardins et, chez les amis d'enfance, de profiter d'agapes jusqu'à l'aube : "On se retrouve dans un contexte détaché du quotidien. Les Ostensions, en marge de l'aspect religieux, c'est du lien social. " Quelque ciment entre des populations bigarrées, certes peu nombreuses mais généreusement éparpillées : la commune de La Bazeuge compte 147 habitants répartis entre le bourg, les hameaux, lieux-dits et fermes distants de plusieurs kilomètres. Traditionnellement, la tournée des honneurs démarre chez le maire ; en l'occurrence Corinne Perrot, élue depuis 2001, résidant au Cheix, lieu de naissance de saint Théobald (une croix marque l'emplacement).