"On est à une période de l'année où les insectes se développent compte tenu de la météo, ce qui s'accompagne d'une recrudescence de la pression virale", indique en préambule Olivier Paillon, directeur de la CDAAS.
MHE, FCO 8...
En début d'année, un appel à la vigilance avait été lancé pour limiter l'impact de la MHE, qui s'était développée dans une large moitié ouest du pays. Les conditions météorologiques du printemps et du début d'été n'ont pas favorisé sa progression. Pendant l'hiver, il avait été également recommandé de vacciner contre la FCO 8, qui se développait depuis le sud du Massif central et qui s'est depuis étendue à tout le territoire.
... et FCO 3
Aujourd'hui, un nouveau sérotype de la FCO progresse depuis le nord-est : le 3. "Les deux sérotypes de FCO, le 8 et le 3, inquiètent", poursuivent Olivier Paillon et Aurore Raffier, vétérinaire conseil à la CDAAS.
Ce mardi 3 septembre, la Haute-Vienne était encore en zone vaccinale. La situation pouvait évoluer, la frontière de la zone régulée passant vers Parsac, au nord-est de la Creuse. "On peut passer en zone régulée si un foyer est avéré dans un rayon de moins de 150 km", indiquent-ils. Aussi, ils sont unanimes : il faut dès à présent mettre en place des mesures de précaution, c'est-à-dire vacciner, surveiller ses animaux, les complémenter en minéraux et les déparasiter et, en cas de suspicion, ne pas hésiter à demander des analyses auprès de son vétérinaire.
Un plan contre la FCO 3
Concernant la FCO 3, des mesures sont déployées au niveau national. Ainsi, la vaccination est gérée par l'État : 5,3 millions de doses supplémentaires ont été commandées depuis le 30 août et l'élargissement de la zone régulée. "Normalement, les doses devraient être disponibles dans la première quinzaine de septembre, précise Élisabeth Sanchez, également vétérinaire à la CDAAS. Donc, on attend."
La vaccination est recommandée dans la "zone vaccinale", afin de limiter la pression virale dans les troupeaux et donc l'impact sanitaire. Pour vacciner, il faut contacter son vétérinaire qui commandera les doses selon un protocole défini par l'État. Important : le coût des doses vaccinales, celui de la visite du vétérinaire en cas de suspicion ainsi que ceux des prélèvements et des analyses sont pris en charge par l'État pour la FCO 3.
Les vaccins
Un vaccin existe contre la FCO 8 qui dispose d'une AMM (Autorisation de mise en marché). Ceux contre la MHE et la FCO 3 bénéficient d'une "autorisation temporaire d'utilisation" validée par l'État. Ceci nécessite la mise en place d'un protocole à suivre en attendant qu'ils disposent à leur tour d'une AMM. Peu importe : "On a les outils que sont les vaccins. Il faut les utiliser. L'an dernier, face à la MHE, on n'avait rien", martèle Olivier Paillon. Il ne faut donc pas hésiter à réagir afin de limiter les problèmes au sein des élevages, qu'ils soient bovins ou ovins.