Culture (ancien)

Quand la céramique prend vie

Haute-Vienne
Laure Lagorge, céramiste à Eymoutiers, en compagnie de quelques unes de ses figurines.
Laure Laforge, céramiste, mais pas que, tient un atelier-boutique dans le centre-ville d'Eymoutiers. Elle y fait découvrir son univers à la fois gai, coloré et original.

Dans une rue passante de la petite mais charmante commune d'Eymoutiers, à l'angle d'un bistrot où les passants profitent d'un café en terrasse, on tombe sur un étonnant atelier-boutique, Le Cochon Dingue. Avec un tel nom et toutes ses couleurs, la vitrine interpelle. Elle expose, dans un style enfantin, des modelages de petits et grands animaux, figurines, objets de décoration, il s'agit bien de céramique. À l'intérieur, les visiteurs se succèdent. Un premier, déposant sa fille, lance : « Ce n'était pas prévu mais je peux te la laisser pour l'atelier ? », une autre renchérit : « On peut manger ensemble lundi si tu es dispo ? », tandis qu'un groupe de touristes entre en s'émerveillant de la mise en place d'un atelier de céramique. C'est dans cette ambiance conviviale que Laure Laforge, céramiste d'art, créatrice, autrice et animatrice, exerce sa profession depuis maintenant 10 ans.

La passion des animaux

Ayant grandi à la campagne, en Champagne-Ardenne, créer des figurines d'animaux était tout naturel pour la jeune femme qui voulait même, à la base, devenir assistante vétérinaire. Fille d'éleveur de porcs, sa première création a été un cochon, d'où le nom de son atelier. Tout s'explique. Son inspiration, elle la trouve dans la nature : « Je marche beaucoup, le contact avec la nature est très important pour moi, c'est là que me viennent les idées », raconte l'artisane. C'est d'ailleurs pour sa campagne, sa richesse de paysages, qu'elle a choisi de s'installer en Limousin. Sa créativité est parallèlement nourrie par l'univers enfantin. Cette passion, Laure Laforge la partage, la moitié de son temps, lors d'ateliers. Que ce soit sur place, à Eymoutiers, ou dans d'autres structures comme en maisons de retraite ou même en crèches, « j'aime transmettre. Et puis l'argile est une matière facile, c'est très accessible. Avec un bout d'argile, on peut faire quelque chose de surprenant », assure l'animatrice. Et ce n'est pas peu dire. Quand on part d'un bout d'argile pour arriver à former un objet qui ressemble tant bien que mal à quelque chose, en tant que novice, on n'est pas peu fier !

Un art accessible

Lors de ces rendez-vous, Laure apprend à ses céramistes en herbe à travailler l'argile, la "taper" « pour enlever les bulles d'air sinon ça casse à la cuisson », à modeler des boules, des gouttes, des boudins et autres formes. On se prend vite au jeu, à manipuler ces boules de terre. On retombe un peu en enfance, comme si c'était de la pâte à sel. Quels bons souvenirs... À tel point que tout en faisant connaissance avec les autres apprentis, on en oublie de passer à l'étape suivante : « Je pense que c'est bon là, vous l'avez assez tapée », ironise l'animatrice. Elle demande ensuite à ses élèves ce qu'ils ont envie de créer. Si on n'a pas d'idée, Laure prête main-forte. Au cours de la séance, la céramiste guide chaque élève, pas à pas : « Moi je pense que tu peux faire les oreilles comme ça, conseille-t-elle. Et puis tu peux rajouter ça, en montrant avec le bout d'un pinceau comment créer du relief ». Laure Laforge utilise essentiellement des outils fait main, des bâtons de sucette, du fil de fer, etc. La céramique est une pratique artistique mais c'est aussi beaucoup d'huile de coude : « Ah ton écureuil tombe un peu ? Attends on va lui mettre un trépied en attendant que tu lui fasses sa queue », accourt Laure en disposant une petite boule d'argile. Grâce à ses précieux conseils, « ce n'est jamais arrivé que quelqu'un n'y arrive pas ! », assure-t-elle. Les divers éléments sont ensuite collés les uns aux autres grâce à un drôle de mélange d'argile et d'eau, appelé barbotine.

Les créations partent après pour une semaine de séchage, « peu importe la grosseur de l'objet », puis sont cuites dans un four spécifique où la température atteint les 1 000 degrés. Une fois ces étapes respectées, l'artiste peut s'atteler à la peinture. Laure a choisi de travailler avec l'acrylique, une pratique peu commune dans le monde de la céramique où l'émail est de coutume. « L'acrylique se travaille à l'eau, ça sèche vite, ça ne bouge pas, et il n'y a pas de solvant », explique-t-elle. « La peinture, c'est une histoire de précision. Pour les couleurs, ça vient comme ça, j'aime toutes les couleurs !  » Et ça se voit.

L'essentiel des pièces que Laure façonne sont des modèles uniques. La gamme de prix s'étend de 10 à 100 €, de la céramique à prix accessible en somme.

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