Politique

C'est pas tiré par les cheveux

Nouvelle Aquitaine / Haute-Vienne
Thomas Spreng, directeur d’Ecofhair, Alain Auzeméry,président du Syded, Pierre Allard, président de la Communauté de communes Porte Océane du Limousin, et son vice-président Jean-Pierre Granet.
Lionel Robin
Une expérimentation de collecte des cheveux auprès des salons de coiffure vient d'être lancée sur la communauté de communes Porte océane du Limousin.

À quelques exceptions près, tout le monde se rend au moins une fois par an chez le coiffeur ou la coiffeuse. À la fin d'une journée, dans chaque salon, ça en fait un paquet de cheveux. Bon, on peut les considérer comme un déchet ménager classique : poubelle et advienne que pourra. Ou vouloir donner à cette matière imputrescible une autre destinée, une seconde vie. « Dès mon installation à Saint-Junien en 2019, j'ai adhéré à l'association Coiffeurs Justes pour pouvoir recycler les cheveux », se souvient Sandre Debord, de L'atelier d'Enf'hair. La coiffeuse commandait à l'association des sacs dans lesquels elle stockait les cheveux. Une fois plein, elle les envoyait en colis à l'association. « Pour moi, cette manière de faire, avec du transport consommant du gasoil, était incohérente. » Elle arrête donc mais soucieuse de trouver une solution, elle envoie « une bouteille à la mer », en l'occurrence, un mail au Syded, le syndicat départemental de gestion des déchets.

Cette bouteille est arrivée à bon port, ce que confirme Bénédicte Roux, du service Prévention et économie circulaire. « Suite à la question de Sandra Debord, nos équipes ont planché sur le sujet et se sont rapprochées de l'association Coiffeurs Justes et de l'entreprise Écofhair », confie-t-elle. Ce rapprochement et les discussions qui ont suivi ont finalement abouti à la mise en place d'une expérimentation sur le territoire de la communauté de communes Porte Océane du Limousin.

Le Syded a recensé les coiffeuses et coiffeurs sur le territoire, soit une cinquantaine entre Saint-Junien et Rochechouart, les deux communes qui disposent d'une déchèterie. Pour l'instant, une dizaine de salons se sont inscrits dans cette phase de test qui durera un an. Le Syded achète et fournit les sacs en papier et prend à sa charge l'affranchissement pour envoyer les sacs de cheveux à l'entreprise Écofhair, près de Lyon. Cette entreprise fabrique avec ses cheveux des boudins dépolluants pour équiper les bateaux de plaisance et éviter qu'ils ne rejettent des hydrocarbures en mer. Les badges d'accès à la déchèterie sont également gratuits.

Pour les salons de coiffure impliqués, le seul coût est l'adhésion d'une trentaine d'euros à l'association Coiffeurs Justes, une adhésion défiscalisable. Cette expérimentation avec un syndicat de déchets est la première du genre en France. Et le Syded espère qu'elle s'étendra à l'ensemble de la Haute-Vienne à l'issue de cette phase de test.

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