À quoi ça rime ?

C'est ça qui est bien avec les pays chauds : on peut expérimenter l'adaptation aux températures élevées. Si on essaie de regarder la Cop 28 qui vient de démarrer aux Émirats arabes unis (EAU) sous cet angle, cette belle manifestation qui depuis des années engrange des accords pour limiter le réchauffement climatique est une expérience grandeur nature. Une belle Cop réussie, ce sont de beaux bâtiments, même provisoires, pour accueillir les participants et des ouvriers pour les construire. Dans les EAU, ce sont les migrants qui s'y collent. Ben oui, comme chez nous, ils coûtent moins cher et ne sont pas très regardants sur les conditions de travail. Ah oui, les conditions de travail ! Eh bien, ces pauvres hères, selon l'ONG FairSquare, ont œuvré sous des températures dépassant les 42 °C. Mais tout va bien puisque tout est prêt pour recevoir les spécialistes du climat dans l'un des pays producteurs de pétrole. Ne nous inquiétons pas. La grande compagnie pétrolière du pays s'adjoint les services ô combien avisés d'un cabinet bien connu en France, McKinsey, pour être nourrie en conseils. Des conseils qui, comment dire, " verdissent " comme il faut les activités pétrolières. Hypocrisie ? À coup sûr, mais ne donnons pas trop de leçons aux autres. Ici aussi, en France et en Europe, beaucoup s'échinent à combattre tout ce qui permet de limiter le réchauffement climatique ou de s'y adapter. Ce n'est pas grave, il y aura toujours des migrants quelque part pour crever sous la chaleur. C'est le joli monde que nous dessinons à nos enfants.