C'est un communiqué laconique que Limoges Métropole a envoyé aux rédactions. On y apprend qu'"en l'état actuel, l'abattoir de Limoges Métropole n'a plus la capacité de procéder à l'abattage des porcs du fait d'un dysfonctionnement d'un convoyeur. En effet, compte tenu de l'état de vétusté de l'installation, des interventions de maintenance ne peuvent être suffisantes pour permettre son redémarrage". Voilà, deux phrases pour dire que les porcs à l'abattoir de Limoges, c'est fini. Depuis cet été, cette fin-là était dans les tuyaux et alimentait les discussions. Bien sûr, on va chercher les responsables, on va accuser les uns et les autres d'avoir failli. Certains vont s'égosiller et on va les entendre ceux qui savent, après coup, ce qu'il fallait faire pour ne pas en arriver à cette situation. La réalité, c'est que l'abattage est en crise, que rien n'y est simple. Les investissements nécessaires pour moderniser et développer ces outils sont importants, les attentes sociétales sont immenses, tout en devant faire face à des attaques de plus en plus fortes contre l'existence même des abattoirs. Et puis autre chose que les grands donneurs de leçons oublient trop : qui veut travailler dans un abattoir ? Qui veut être celui qui donne le coup de grâce à une bête ? Plus grand monde, il faut s'en remettre souvent à la main-d'œuvre étrangère, celle qu'on préfère voir se noyer dans la Méditerranée plutôt que franchir nos frontières. Et les éleveurs de porcs restent sur le carreau.
Publié le 22/09/2023
Mis à jour le 22/09/2023
Sur le carreau
Lionel Robin