Politique

Une rentrée où rien n'est réglé

Nouvelle Aquitaine / Haute-Vienne
Une cinquantaine de personnes étaient mobilisées devant le Leclerc de Limoges.
Signature Nathalie Péneloux
Mercredi 8 janvier la Confédération Paysanne s'est mobilisée devant le centre Leclerc en zone nord à Limoges pour mettre l'accent sur les difficultés du monde paysan.

À début d'année, nouvelles résolutions. Or, rien de nouveau ne s'annonce hormis de continuer de mettre la pression. Car rien ne semble bouger au sein du monde agricole et un an après les fortes mobilisations portées par tous les syndicats, les dossiers n'avancent pas. Aussi, mercredi 8 janvier, dès 13 h 30, une cinquantaine de personnes avaient répondu à l'appel lancé par la Confédération Paysanne et se sont retrouvées devant le centre Leclerc de Limoges. Il y avait des agriculteurs adhérents à la Conf' de Corrèze et de Haute-Vienne et des sympathisants à leur mouvement.

"On voit qu'on n'a pas envie de nous écouter"

Julien Roujolle, co-porte-parole du syndicat, et tête de liste aux élections Chambre d'agriculture, est catégorique : "C'est la rentrée. On voulait marquer le coup pour bien dire que rien n'est réglé. On voit en plus qu'on n'a pas envie de nous écouter au niveau du gouvernement. Or, nous, on veut montrer aux consommateurs qu'on a des positions, des revendications, que des choses inacceptables se passent avec, sur le marché, des produits moins-disants, aussi bien d'un point de vue social qu'environnemental, et souvent en concurrence directe avec des productions développées sur notre territoire." Il poursuit : "On veut échanger avec les consommateurs. On ne veut pas les embêter. Ce n'est pas une prise d'otage. Mais on est assez nombreux pour perturber la consommation cet après-midi dans ce magasin, pour demander à être reçu dans le magasin afin de discuter autour de certains produits." Le sujet reste le même : parler de provenance, de normes, de coûts, de concurrence parfois déloyale... Convaincre aussi d'acheter local plutôt que le moins cher possible ?

Un monde en perte de vitesse

En 30 ans, le monde agricole a perdu 70 % de ses effectifs. "Aujourd'hui, on est 380 000 en France et certains sembleraient accepter que dans 10 ans on ne soit plus que 200 000. C'est inacceptable !", souligne avec force le co-porte-parole. Il dénonce ainsi une perte de présence sur les territoires qui s'accompagne d'une perte de puissance aussi dans la négociation. Car moins on est, moins on pèse !

Et puis, bien sûr, vient le problème du revenu où les GMS ont leur part de responsabilités. "Les GMS font des marges énormes en développant en prime de la concurrence entre elles. Des questions se posent sur l'acte d'achat, en allant toujours vers le moins cher. Le libre-échange se greffe là-dessus et propose des produits pas chouettes, toujours moins chers." Il dénonce alors l'impact de tous ces points mis bout à bout sur le territoire avec toujours moins de paysans, et à leurs revenus sans cesse impactés...

Un capital sympathie

Sur le rond-point à l'entrée du supermarché Leclerc, d'autres personnes étaient là. Parmi elles Catherine, une dame de Limoges qui suit le syndicat. "Ce qui m'intéresse chez eux, c'est la défense d'une alimentation locale, plus saine et aussi parce qu'ils essaient de faire une agriculture différente, un peu plus à taille humaine", livre-t-elle. Et puis "ils sont très pacifiques. C'est peut-être ce qui les rend sympas !", conclut-elle avec un sourire.

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