Tout le monde essaie de faire comme si. Comme si tout était normal, comme si tout se présentait comme d'habitude. Mais le simple fait d'ajouter systématiquement derrière le terme ministre l'adjectif démissionnaire résume bien la situation. Donc la rentrée est particulière, incertaine, quoiqu'en dise la rectrice de l'Académie de Limoges : « Pour nous, c'est une rentrée classique, préparée collectivement en amont comme chaque année, et nous sommes prêts », martèle Carole Drucker-Godard. Dont acte.
« Des élèves qui réussissent, des élèves qui s'épanouissent, des élèves qui pensent à leur avenir », c'est ainsi que la rectrice définit les priorités de l'Académie. Pour Carole Drucker-Godard, ces trois points se déclinent sur tous les niveaux, depuis la maternelle jusqu'au lycée. Ainsi, dans le premier degré, le dédoublement se généralise de la grande section maternelle au CE1 et les effectifs sont plafonnés à 24 élèves pour les autres niveaux. Par ailleurs, de nouvelles évaluations nationales sont instituées en CE2 et CM2. « L'évaluation est un outil de pilotage précieux qui permet aux enseignants d'établir vers quelle progression aller, comment s'adapter », plaide Carole Drucker-Godard.
Les groupes de besoins
Dans les collèges, ce qui suscite débats, questions et controverses, ce sont les fameux groupes de besoins qui s'appelaient groupes de niveaux dans la première mouture présentée en début d'année. Allons-y pour les groupes de besoins qui concerneront les collégiens de 6e et 5e en français et mathématiques. Pour certains, syndicalistes, politiques, parents, il s'agit d'un tri social des élèves. Carole Drucker-Godard s'en défend : « Le sens de cette mesure est d'apporter une attention particulière à la réussite de tous les élèves, s'adapter pour mieux faire réussir les plus fragiles sans pénaliser les autres. » Des groupes dont la composition pourra évoluer en cours d'année promet-elle. L'autre grand sujet du collège est le Diplôme national du brevet. « Ce qui est nouveau et acté, c'est qu'on passe à 40 % pour le contrôle continu et 60 % pour les épreuves finales », révèle la rectrice. Toutes les disciplines seront prises en compte dans le contrôle continu. En revanche, est-ce que le DNB sera obligatoire pour l'accession au lycée ? « Pour le reste, on verra », botte en touche Carole Drucker-Godard.
Au cas où, une classe préparatoire à la classe de seconde est mise en place dans au moins un lycée par département selon les instructions du ministère. En Haute-Vienne, il s'agit du lycée Léonard Limosin. « En priorité, c'est pour les élèves qui n'ont pas eu le DNB et les effectifs ne sont pas très importants pour l'instant. » En l'occurrence, ils sont 12 à Limoges. Mais Carole Drucker-Godard espère bien que ce nouveau dispositif trouvera rapidement son rythme de croisière. Ces douze-là font partie des 106 523 élèves de l'Académie de Limoges à avoir effectué leur rentrée cette semaine, soit 53 107 dans le premier degré et 53 416 dans le second degré.