Santé

Dire stop est déjà un premier pas

Nouvelle Aquitaine / Haute-Vienne
Lecture de l'album ça suffit contre le harcèlement.
Dans le cadre de la lutte contre le harcèlement, l'école maternelle de Royères travaille sur des outils éducatifs autour de l'histoire de Petit loup de l'album Ça suffit.

Il n'a plus envie d'aller à l'école. Il n'arrive pas à se lever de son lit, un trop grand poids dans son cœur et son corps l'en empêche. Il n'est pas malade : il a peur de ses camarades qui se moquent de lui. Mais un jour, il décide que "ça suffit !". Cette histoire c'est celle de Petit loup, de l'album jeunesse Ça suffit ! de Claudie Stanké. Une histoire qui illustre malheureusement l'expérience de trop d'enfants, harcelés par leur entourage. L'école maternelle de Royères a choisi ce livre pour aborder le sujet avec ses élèves. Cette initiative s'intègre dans le programme national de lutte contre le harcèlement pHARe. La direction des services de l'Éducation nationale de la Haute-Vienne (DSDEN) a souhaité y inscrire l'ensemble de ses écoles y compris les écoles maternelles.

Agir en prévention

"L'objectif est d'agir en amont, de sensibiliser, former les élèves et les familles afin de désamorcer une situation de harcèlement", explique Jean-Marc Gauthier, inspecteur de l'Éducation nationale adjoint en charge du harcèlement. L'ambition de ce programme est également de développer des outils éducatifs adaptés à l'école maternelle. Le choix de l'album Ça suffit ! était un signal fort car la volonté de dire "stop" est le premier pas dans une situation de harcèlement. Aussi, on suit Petit loup dans plusieurs situations ; "il y a donc l'idée de la répétition, caractéristique du harcèlement", explique Pascale Jouaville, professeure à l'école maternelle de Royères. Pour aider à la compréhension, Pascale Jouaville a créé des maquettes de lieux et des marionnettes et utilise la technique du pas à pas. Chaque semaine, elle lit une séquence de l'album et interrompt la lecture pour faire participer les élèves et leur faire deviner la suite. Tout ce travail sera filmé par l'académie de Limoges afin d'être diffusé aux autres écoles du département et vice-versa. "L'idée est de proposer un outil plus abouti que simplement la référence d'un livre", résume Marie-Paule Lapaquette, inspectrice de l'Éducation nationale. Une autre école du département travaille sur un film d'animation où un zèbre perd des rayures à cause de son harcèlement. Depuis 2020, 252 directeurs et directrices d'écoles ont reçu une formation de 12 heures afin de mieux repérer et appréhender les situations de harcèlement ou d'intimidation dans les écoles maternelles. "À l'origine, les gens avaient peur qu'en pointant le sujet, les cas de harcèlement augmentent mais c'est le contraire qui se passe", affirme Jean-Marc Gauthier.

En parallèle "il faudrait que l'on arrive à travailler sur les temps périscolaires", ajoute Franck Letoux, maire de Royères. Ces temps informels sont propices à ce type de situations. Car il faut le rappeler, il y a harcèlement lorsqu'il y a un effet de groupe. "Et cela ne s'arrête pas aux portes des quartiers urbains sensibles, ça touche aussi les campagnes", insiste Jean-Marc Gauthier.

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