"Nous avons identifié la présence de gale sur un lot de 200 brebis, installées sur une ferme de 40 ha à Saint-Genest-sur-Roselle, dès le mois d'octobre, indique Pierre Chabrely. Notre exploitation compte en plus 100 ha aux Verges, à Saint-Paul, où se côtoient les 300 brebis restantes et une soixantaine de vaches limousines conduites en système naisseur-engraisseur. Angélique, mon épouse, gère aussi un atelier de volailles fermières en vente directe."
Le préventif est insuffisant
Un foyer de gale ovine est présent à Saint-Genest-sur-Roselle depuis environ 2 ans. Et il se développe. "Quand on a constaté les premiers grattages à l'automne, on avait déjà traité les animaux par injection. L'échéance avait donc un peu reculé. En octobre, on a appelé la CDAAS et Delphine Audureau, vétérinaire conseil en charge des petits ruminants, est venue ; un nouveau traitement par injection a été fait en deux fois à 15 jours d'intervalle, au pré, à Saint-Genest, avant de ramener les brebis à la bergerie de Saint-Paul pour l'agnelage, et donc avant de mélanger les deux troupes. Sauf qu'un mois plus tard, les symptômes sont revenus et toutes les brebis ont attrapé la gale", se désole Pierre Chabrely. "Je crains que, les brebis se grattant beaucoup, les agneaux juste nés soient aussi atteints et affichent une perte de croissance importante. Aussi, je vais m'organiser pour enrayer ça. On va tondre les brebis dès que possible, j'espère début avril. Ensuite, on va attendre que la laine repousse un peu et on va toutes les baigner deux fois à 10-15 jours d'intervalle. Ensuite, quand les agneaux seront sevrés, 200 mères repartiront à Saint-Genest-sur-Roselle et les bâtiments, aux Verges, seront désinfectés", poursuit-il.
Une baignoire collective
"Une réunion sur le traitement de la gale a été organisée à Saint-Genest-sur-Roselle. Des éleveurs de la zone sont d'accord pour qu'on mette en place une baignade collective pour un résultat optimisé. L'entraide est indispensable car baigner est un travail fastidieux", souligne Pierre Chabrely. Afin d'atteindre cet objectif, "on réfléchit avec Roland Lachaud, technicien à la CDAAS, à la construction d'une baignoire fixe sur-mesure qui serait installée sur mon exploitation. On part sur une baignoire de 5 000 litres. Le fait d'associer plusieurs élevages à ce projet a pour but de diluer la charge que représente l'achat du produit", remarque-t-il. Et puis, en faisant ce choix, les éleveurs augmentent les chances d'avoir des animaux sains et ils réduisent le risque que la gale refasse surface lors de l'agnelage. Et par conséquent les pertes économiques.
Sur la commune de Saint-Paul et ses alentours, la mise en place d'une lutte collective est capitale car la zone est vraiment sinistrée. Tous, Pierre Chabrely en tête, en sont bien convaincus.