"Le chasseur est une espèce en voie de disparition", déclare Christian Lafarge, président de la fédération de la chasse 87 à la veille de l'ouverture dans le département. Pour lui, cette période qui s'ouvre rime aussi avec des interrogations sur l'avenir du secteur de l'activité. "Il faut que l'on retrouve les équilibres en termes de population d'animaux et aussi un niveau de coût de la chasse moins élevé pour maintenir nos adhérents", souligne-t-il. Le président donne l'exemple des frais exorbitants de vétérinaires, "ça m'a coûté environ 4 000 euros pour la saison dernière." La Haute-Vienne compte 10 000 chasseurs dont 7 100 sont réellement actifs. La plupart des départements perdent 2 à 5 % de chasseurs par an.
La saison démarre donc ce dimanche 8 septembre jusqu'au 28 février pour le grand gibier, et clôture le 1er janvier pour le petit gibier, et ouverture le 30 octobre pour le cerf, après la période de brame. Par ailleurs, l'extension de la période de la chasse du sanglier est autorisée sur toute l'année. "L'objectif de cette saison est de restaurer l'équilibre agro-sylvo-cynégétique et retrouver la sérénité dans les campagnes", martèle le président.
Permis de chasse à zéro euro reconduit
Cette année, le permis de chasse à zéro euro sera à nouveau reconduit. Cette opération permet de recruter de nouveaux chasseurs notamment chez les jeunes. "Je salue les efforts de la Chambre d'agriculture de Haute-Vienne qui se mobilise pour faire passer le permis aux agriculteurs", se réjouit Christian Lafarge. Compte tenu du nombre important de grands gibiers sur le territoire, le président insiste sur l'urgence de la régulation en concertation avec le monde agricole : "Il y a du sanglier un peu partout. Or, il y a des secteurs où la concentration de la population est importante, par exemple le cerf à Compreignac. Dans le nouveau schéma cynégétique, nous avons défini des zones où les populations de cerfs doivent diminuer de façon importante."
Un nouveau schéma cynégétique bientôt finalisé
Ça progresse du côté du schéma cynégétique, depuis le cri des agriculteurs et leur mobilisation en juillet pour exprimer "un ras-le-bol" face aux dégâts de gibier dans les champs (voir numéro 4 juillet 2024). D'après le président Lafarge, les tensions semblent s'apaiser : "Les relations sont bonnes avec le monde agricole, nous avons travaillé ensemble pour modifier certains modes de faire afin que les agriculteurs-chasseurs puissent accéder aux tirs à l'affût, ne serait-ce que sur la culture." Le constat est plus nuancé du côté des agriculteurs comme l'exprime Pascal Germond, responsable du dossier chasse à la FDSEA 87 : "Les propositions de la fédération de la chasse nous conviennent en termes de durée et de pratique. Cependant, nous ne sommes pas d'accord quant à leur application sur le terrain... des points de tension persistent avec les présidents des ACCA." À ce stade, le schéma cynégétique est en cours de finition, explique Natasha Poirier, directrice adjointe de la fédération de chasse 87 :" Le projet a été validé par l'assemblée générale de la fédération de chasse. Il sera présenté en vote à la commission départementale de la chasse et de la faune sauvage (CDCFS) avant une signature par le préfet."