"Le bon sens est la chose au monde la mieux partagée : car chacun pense en être bien pourvu", écrivait Descartes dans son Discours de la méthode. Quoi de mieux qu'un peu de philosophie en cette semaine où les bacheliers ont affronté leur première épreuve, justement de philosophie, pour prendre de la hauteur sur les événements politiques qui jalonnent notre quotidien. Le bon sens donc auquel se réfère tant de monde pour justifier une position, une décision, une idée... Pourtant le bon sens, pour les philosophes, est ambivalent. Il révèle le meilleur, face à une accumulation de normes contradictoires, comme le pire : le soleil tourne autour de la Terre puisque c'est ce que je vois. En effet, le bon sens se base, a priori, sur la réalité. Ça pourrait être sa définition, cette capacité à agir avec raison, en fonction de la logique et de la morale. Alors, le bon sens, c'est la raison ? Pas tout à fait puisque le bon sens à ses limites et est relatif, en fonction de sa culture, de ses connaissances... Se souvenir de la caverne de Platon où les hommes enchaînés ne voient que des ombres qu'ils prennent pour la réalité. En clair, si on considère le bon sens comme une évidence alors il est une illusion. Bien des femmes et des hommes politiques se dissimulent derrière le bon sens pour affirmer telle ou telle vérité. Méfiance, méfiance... Car, comme le disaient les Shadoks : "Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi".
Publié le 20/06/2024
Mis à jour le 20/06/2024
Bon sens
Lionel Robin