La gare de Limoges Bénédictins a accueilli, le 22 octobre dernier, l'inauguration du train laboratoire qui circulait dans le Limousin sous le nom de X73525 depuis le printemps 2024 et qui a effectué depuis 21 000 km. "L'étoile de Limoges répond à plusieurs cas d'usage pour tester le TER du futur : la présence du technicentre SNCF et le grand réseau de dessertes fines avec ces tunnels", déclare Séverine Rengnet, la directrice de Ferrocampus. Le projet est déployé par la Région Nouvelle-Aquitaine via Ferrocampus, un campus ferroviaire d'excellence, situé à Saintes et coordonné par la SNCF, avec le soutien des services de l'État (l'Ademe).
Le train de demain
Dans le contexte du projet Telli (train léger innovant pour les petites lignes), le train-labo mène des expérimentations pour améliorer l'expérience voyageur et le coût de l'entretien des lignes ferroviaires. La rame transporte des passagers et grâce à des capteurs et calculateurs intégrés, elle permet de tester en situation réelle les nouveaux équipements technologiques et de recueillir des données sur l'infrastructure ferroviaire (la géolocalisation du train, la détection d'obstacles, etc.). À ce stade, l'entreprise japonaise Hitachi, partenaire du projet Telli, est la seule à tester à bord ses équipements. Son objectif est de développer des algorithmes pour rendre les trains autonomes. Ensuite, ce train-laboratoire pourrait être mis à disposition d'autres consortiums d'industriels qui veulent tester leurs innovations à bord.
Une industrie pointue
L'entreprise limougeaude Texelis travaille sur une technologie qui permet de réduire de 50 % l'usure du rail et l'économie des batteries électriques sur des petites lignes. "On pourrait économiser certains coûts de maintenance et avoir un suivi précis en direct de la voie pour intervenir juste à temps", souligne Jacques Berling, directeur d'entités stratégiques pour la construction ou la maintenance d'infrastructure des transports à la SNCF. L'entreprise Saint-Gobain prévoit de tester des vitrages qui permettent de garder la chaleur en hiver et la fraîcheur en été tout en laissant mieux passer les ondes Wifi pour les voyageurs. "D'autres entreprises ont manifesté leur intérêt pour cette aubaine technologique et d'autres viendront. C'est ce que j'avais dans la tête quand on a pensé à Ferrocampus", remarque Alain Rousset, le président de la Région. Toutefois, l'engouement du secteur industriel pour le projet n'a pas empêché l'élu socialiste de revenir sur le contexte du vote du PLF 2025 et de tirer une sonnette d'alarme sur les restrictions budgétaires qui planent sur les collectivités. "Il faut que l'on garde le cap : ça s'appelle le désenclavement de Limoges [...] mais aussi la création pour la rentrée 2027 du premier diplôme français d'ingénieur en ferroviaire en partenariat avec l'université de La Rochelle à Saintes."