Thomas Marty, vous êtes docteur en sciences politiques à l'université de Limoges. Vous avez suivi de près les élections législatives anticipées, quelle analyse faites-vous des résultats du second tour ?
Thomas Marty : On remarque qu'il y a une forme de ressemblance en Haute-Vienne avec ce qui se passe au plan national. Le Nouveau Front populaire est en tête dans le Limousin, il totalise quatre sièges sur six. Les trois députés sortants Damien Maudet, Stéphane Delautrette et Manon Meunier ont regagné leurs sièges. Le Rassemblement national existe enfin par le biais d'accord avec Ciotti. Et puis, la vraie singularité du Limousin est l'extinction quasi complète de la Macronie. Il est important de remarquer la marginalisation croissante des grands élus locaux. On a vu que les élus de l'Alternative Républicaine ont peu de poids malgré leur assise locale et que le pari de Guillaume Guérin a échoué.
Quel est votre pronostic pour les jours à venir ?
T. M. : À ce stade, le Premier ministre assure la gestion des affaires courantes mais ça ne peut pas durer longtemps. Autrement, il y aura une crise politique liée à un conflit de légitimité et donc inévitablement une situation de blocage dans le pays. Si les discussions sont en cours entre les trois blocs politiques, aucune coalition n'est encore confirmée en vue de la constitution d'un gouvernement. Aujourd'hui, les solutions n'existent pas, elles sont à construire. Les gens ont voté pour des réformes et attendent de les voir se concrétiser. Il ne faut pas oublier que le mois de juillet est le moment où le Parlement prépare le vote du budget et le 18 juillet sera la date révélatrice. En tout cas, le nom du prochain Premier ministre annoncera un peu la couleur et le type de réformes à venir. - Propos recueillis par Diane DAHIR