Combien y a-t-il de renards, de lièvres, de cerfs et de biches ? Combien de martres, fouines et autres blaireaux ? Combien de bécasses, de perdrix ? Combien de chats sauvages, peut-être même de chacals dorés ? Si tout le monde ne se pose pas ces questions, les chasseurs, les amoureux de la nature et bien d'autres habitants de nos campagnes, eux, se les posent. Et pour l'instant, les réponses sont empiriques. La Fédération des chasseurs de la Haute-Vienne veut obtenir des informations beaucoup plus précises et a lancé, depuis le début du mois de mars, une grande opération de comptage de la faune sauvage. « C'est l'une des plus grandes campagnes de comptages nocturnes jamais réalisées », se réjouissent Natacha Poirier et Alex Grenier, au moment de présenter cette vaste opération départementale. « Les comptages, ça existe depuis une trentaine d'années », révèle Alex Grenier. Mais, en Haute-Vienne, ils servent, par exemple, à comptabiliser les populations de lièvres, c'est le cas notamment à Arnac-la-Poste. Ce qui change avec cette opération exceptionnelle, c'est la généralisation et « notre volonté de mailler tout le département », précise encore Alex Grenier. « Nous souhaitons recueillir le plus de données possibles et sur toutes sortes d'espèces », souligne Natacha Poirier. Le tout en appliquant une méthode scientifique et reconnue comme telle.
Cette méthode, appelée IKA pour indice kilométrique d'abondance, est validée par l'Office français de la biodiversité (OFB). « Il s'agit d'élaborer un circuit, à répéter de la même manière quatre fois durant un mois », définit Alex Grenier. Les circuits tracés sur les 125 communes participant à l'opération mesurent au maximum 35 km et ils seront parcourus le soir à partir de 20 h puisqu'il s'agit d'un comptage nocturne. « En répétant sur plusieurs années, nous obtiendrons une tendance d'évolution pour chaque espèce répertoriée, et sur cinq ans, nous aurons des données fiables », confie Alex Grenier.
En tout, quelque 2 000 bénévoles se sont mobilisés, en grande majorité des chasseurs mais pas uniquement. Pour chaque circuit, les équipes sont constituées de quatre personnes pour un véhicule. Soit un chauffeur, un secrétaire qui note les différentes observations et deux éclaireurs. Ces derniers sont munis de puissants phares qui balaieront l'avant et les bas-côtés pour figer dans les différents animaux à repérer.
« La préparation de cette opération nous a pris deux ans », précise Natacha Poirier, avec une certaine fierté maintenant que cette campagne de comptage a débuté.