Culture

L'art au service de la liberté d'expression

Nouvelle Aquitaine / Haute-Vienne
Dessin de Firoozeh Mozaffari d'Iran.
Dessin de Firoozeh Mozaffari d'Iran.
Guy Hennequin, co-président du centre international de la caricature, du dessin de presse et d'humour à Saint-Just-le-Martel.
Guy Hennequin, co-président du centre international de la caricature, du dessin de presse et d'humour à Saint-Just-le-Martel.
Affiche.
Affiche.
Dessin de Firoozeh Mozaffari.
Dessin de Firoozeh Mozaffari.
F.M.
Jusqu'au 13 août et pour la première fois, une exposition est entièrement dédiée à la condition des femmes au Centre international de la caricature à Saint-Just-le-Martel.

Provoquer, titiller là où ça fait mal, dénoncer mais toujours avec humour, telle est l'ambition du dur métier de dessinateur de presse. Et plus particulièrement des dessinatrices, qui prennent parfois beaucoup de risques pour dénoncer la condition féminine dans certains pays où la liberté d'expression n'est qu'un concept abstrait. Une femme, un bébé accroché dans le dos, des sacs de courses à la main devant une allée d'appareils électroménagers, le dessin parle de lui-même. Ce sont bel et bien les femmes qui sont à l'honneur dans l'exposition "Femmes à la Une" présente au Centre international de la caricature, du dessin de presse et d'humour à Saint-Just-le-Martel jusqu'au 13 août. Elle regroupe une exposition de dessinatrices internationales "Traits de liberté" et le travail de l'artiste iranienne Firoozeh Mozaffari vient compléter l'ensemble.

À l'initiative de cette présentation, une personnalité influente, Marlène Pohle "qui vient tous les ans au Salon", précise Guy Hennequin, coprésident du Centre. Allemande, d'origine argentine, "elle souhaitait donner l'opportunité de s'exprimer aux dessinatrices argentines et plus largement aux dessinatrices internationales", explique Isabelle Gilliard, en charge de la communication du Centre de Saint-Just. Fort d'un large réseau de professionnels, Marlène Pohle a réussi à monter cette exposition représentant le travail de 49 dessinatrices des quatre coins du monde : Amérique du Sud, Iran, Italie, Belgique, France, Libye, Russie... "Traits de liberté" a d'abord vu le jour en Argentine sous l'impulsion du directeur du Centre Culturel Roberto Fontanarrosa, Rafael Lelpi et le parrainage de la municipalité de Rosario. Elle a été inaugurée le 10 mars 2022 pour l'anniversaire de la Journée universelle des femmes. L'objectif était "de rendre hommage aux nombreuses dessinatrices qui luttent et démontrent leur talent et leur ténacité", explique Isabelle Gilliard. Habituée du Salon de Saint-Just-le-Martel, Marlène Pohle a proposé d'exposer ces œuvres, pour le plus grand plaisir des organisateurs. L'exposition était donc présente au dernier Salon international de la caricature, du dessin de presse et d'humour. Toutefois "nous avons estimé qu'elle était "noyée dans la masse", raconte Guy Hennequin. Nous avons donc décidé de la mettre en lumière et de la prolonger jusqu'au mois d'août." Ce qui en fait également un excellent support pédagogique pour les scolaires que le Centre accueille régulièrement.

"Ces artistes sont de vraies journalistes"

De l'autre côté du hall se trouve le travail de la réputée artiste Firoozeh Mozaffari. Née en Iran en 1970, elle a étudié le graphisme à Téhéran. Elle travaille pour plusieurs journaux tels que Shargh, Etemad, Farhikhtegan, et le site d'information Khabar-Online. Elle a été membre de jury dans de nombreux concours internationaux de dessins en Iran et aussi dans le 29e concours de dessins Aydin Dogan en Turquie, le concours Olive à Chypre en 2014 et le World Press Cartoon en 2015. Elle a reçu plusieurs prix pour ses œuvres lors de festivals en Iran et a été l'une des quatre caricaturistes iraniennes qui a reçu le Prix de la liberté d'expression de Kofi Annan.

C'est la première fois qu'une exposition est entièrement dédiée à la condition féminine à Saint-Just-le-Martel et "c'est rare de voir une exposition de cette qualité", ajoute fièrement le président. C'est aussi le moyen de soutenir leur travail car au-delà du dessin "ces artistes sont de vraies journalistes, qui donnent de l'information, on l'oublie souvent", souligne Isabelle Gilliard.

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